Recherche de police
Après plusieurs essais, la première police que je choisis de retenir pour des tests plus poussés est celle ci-dessus. L’idée que j’ai en tête est de contrebalancer deux aspects du dessin de la machine :
- celui-ci reste, malgré la stylisation et la simplification d’un certain nombre de détails, assez complexe ; la ligne libre et fantaisiste du trait représentant le fil y contribue. La police choisie ici a des formes très simples et droites qui contrastent avec les courbes du dessin, apportant une impression de solidité intéressante pour donner à percevoir le sérieux de l’entreprise.
- la machine à coudre représentée étant une machine ancienne, une police sans empattement, aux lignes rigoureuses apporte un sentiment de modernité qui pourrait suggérer que l’entreprise est moderne, en phase avec les attentes d’aujourd’hui.
- un « look » rétro donné par les empattements et les pleins & déliés ;
- le dessin des caractères est très structuré (les lignes horizontales intermédiaires sont situées exactement à mi-hauteur) et sont dominées par des lignes droites qui renforcent la rigueur globale des formes, apportant un sentiment rassurant de stabilité, de fiabilité ;
- le dessin des caractères s’inscrit dans un rectangle plus haut que large (chasse étroite), ce qui permet d’occuper avec les textes toute la hauteur du dessin sans allonger de beaucoup la largeur totale du logo.
- La finesse des lignes (étroitesse des pleins) résout le problème de hiérarchisation avec le dessin de la machine : l’œil est clairement d’abord capté par le dessin, qui présente sans conteste la plus grande surface d’aplats ; les lettres DMS arrivent en 2e position, assez loin derrière pour éviter toute concurrence, tout en restant très grandes et lisibles de loin malgré le peu de surface occupé par la couleur.
Avec le recul, il m’apparait que l’ensemble ne fonctionne pas bien : au lieu d’équilibrer l’image donnée par le dessin, la police ne s’accorde pas suffisamment avec lui, et l’image globale est confuse, brouillée, les « messages » transmis par le dessin d’un côté et par la police de l’autre se contredisent plutôt que de se compléter et se nuancer subtilement. De plus, la forte graisse des lettres « DMS » concurrence la force des aplats du dessin de la machine, au point que l’œil ne sait pas ce qu’il doit regarder en premier.
J’en conclus qu’il faut opter pour une police plus « rétro », plus en phase avec l’ancienneté de la machine à coudre représentée. La nouvelle police à trouver devra également permettre une meilleue hiérarchisation visuelle par rapport au dessin de la machine.
Mon choix se porte sur la police ci-dessus, qui condense plusieurs caractéristiques qui me semblent parfaites pour ce projet :
Finalisation
La police adoptée, il reste à finaliser la courbe du fil reliant le dessin de machine au texte. Contrairement à mon idée de départ, telle qu’expérimentée avec la première police essayée (première image, ci-dessus), la police finalement retenue ne permet pas de faire se terminer la courbe du fil de sorte qu’il dessine une des droites du « m » de « machines » : l’empattement réduirait la pertinence de l’effet, et l’angle d’attaque de la ligne droite contraindrait la courbe du fil à arriver de bien trop haut, empiétant sur la lettre D ou la frôlant de trop près pour bien faire.
Après réflexion et recherches diverses, j’aboutis à l’idée de dessiner l’intégralité de la lettre « m », en créant moi-même le dessin de la lettre de sorte de trouver les courbes les plus homogènes avec le rayon de courbure du fil, tout en apportant une touche manuscrite et féminine au lettrage, par ailleurs droit et masculin. Après plusieurs essais, je trouve une forme de lettre « m » qui m’apparaît se marier parfaitement avec le reste des lettres, tout en apportant la continuité voulue avec les courbes du dessin. Le mot « machines », porteur, avec sa signification, d’une image potentiellement froide et mécanique, est ainsi très avantageusement adouci, réchauffé et humanisé, grâce aux courbes, à la couleur orangée et à l’évocation manuscrite.