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Dépliant d’information du collectif Sid’Orne 2/2 : le projet finalisé
Publié par Zacharie PACEY dans Divers le 17 janvier 2013
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Couverture
Le choix de la couverture, parmi les différents projets que je vous avais présentés ici, s’est porté sur la version la plus percutante visuellement. J’ai travaillé la quatrième de couverture en reprenant l’idée graphique centrale (le symbole du cœur), mais en introduisant quelques éléments graphiques de l’illustration des pages intérieures (silhouettes dans la gamme des verts, formes circulaires ici matérialisées par des pointillés) afin d’assurer une continuité entre les deux faces du dépliant, très différentes tant du point de vue de la composition que de la couleur dominante.
La dominante rouge (couverture) et la dominante verte (pages intérieures) étant des couleurs complémentaires, une harmonie globale du document était néanmoins déjà présente, malgré le contraste frappant. Ces dominantes jouent un rôle fonctionnel délibéré : le rouge de couverture attire l’attention et situe le document comme traitant de l’amour au sens large (et pas seulement au sens de l’acte sexuel), comme voulu par le commanditaire. Le vert des pages intérieures permet de donner une impression apaisante pour désamorcer les évocations inquiétantes le plus souvent liées à la question du dépistage.
Illustration centrale
La demande était de représenter un carrefour, vu de dessus, constituant le point de convergence de plusieurs voies qui devaient représenter les choix possibles d’actions, et conduisant aux lieux ressources correspondants, représentés par un bâtiment représentatif. Cette demande était directement inspirée de l’illustration de la précédente version du dépliant, que voici :
L’illustration de l’ancien dépliant, dont je devais reprendre le concept
Un schéma m’a été fourni par l’équipe commanditaire pour me présenter l’idée, et les éléments à inclure :
Le schéma qui m’a été fourni
Pour rendre l’illustration plus lisible et attractive, il fallait d’abord réduire et hiérarchiser les nombreuses informations textuelles et visuelles. La décision préalable que j’ai soumise au commanditaire a été d’abandonner l’idée des « villes » (dépistage land et prevention land), pour pouvoir hiérarchiser les informations sous un intitulé unique (« J’ai pris un risque », « j’en parle », etc.).
J’ai ensuite cherché à représenter le carrefour de la façon la plus dépouillée possible, afin de ne pas surajouter d’informations visuelles, les textes étant déjà nombreux. Plusieurs décisions m’ont permis d’arriver à un résultat très simple visuellement :
- suppression de la représentation de bâtiments, qui n’apportait pas d’information en soi ;
- réorganisation de la répartition et de la hiérarchie des textes. Le schéma présente, entouré dans des bulles, des textes à la première personne destinés à servir de titres de rubriques pour présenter des informations de même nature. Or ces textes sont de deux types différents : certains listent les motivations types justifiant l’intérêt pour le présent document d’information, d’autres les actions possibles. Séparer ces deux types de textes permet de les hiérarchiser différemment, et donc de gagner en clarté. En affectant aux actions le statut de titre, je pouvais dynamiser la lecture en orientant l’état d’esprit du lecteur vers l’action. Je limitais du même coup le nombre de titres, et disposais ainsi d’une plus grande liberté pour reprendre la taille imposante des titres de couverture. Cerise sur le gâteau, je pouvais ainsi également limiter le nombre de voies à représenter. Beaucoup de bénéfices en une seule décision !
- En regroupant les personnages et leurs motivations au centre, j’économisais des voies à représenter, et mettais chaque personnage en situation d’être immédiatement prêt à prendre une voie de son choix, renforçant le sentiment dynamique de l’illustration et son message d’incitation à l’action.
- En représentant les personnages de dos, je les orientais dans la même direction que le corps du lecteur – et non en face -, renforçant la possibilité de s’identifier, le sentiment de facilité à « rejoindre le groupe » représenté.
- la représentation de voies me semblait susceptible de compliquer la lecture de l’illustration. La métaphore d’un carrefour de directions possibles était pertinente du point de vue conceptuel, mais représenter routes et signalisation allait amener à charger l’illustration de nombreux signes graphiques. J’ai donc cherché à conserver l’idée d’un carrefour de directions sans la matérialiser par une voirie. Il m’est rapidement apparu que la matérialisation de directions pouvait se faire « en creux », en représentant non pas les voies de déplacement elles-mêmes mais au contraire les espaces pleins qu’elles séparent. La forme en croix typique d’un carrefour apparaît ainsi sans être pour autant matérialisée elle-même graphiquement. Autre innovation apportée : représenter les « espaces pleins » par des formes rondes (plutôt que rectangulaires), qui présentent plusieurs avantages : évocation des courbes du symbole de cœur en couverture ; évocation de ballons gonflés à l’hélium utilisés parfois pour la signalétique de grands espaces d’exposition ; absence d’angles, adoucissant l’impression générale de l’illustration.
Pour finir, j’ai décidé que les bulles (phylactères, matérialisant les motivations / pensées des personnages) seraient de simples rectangles aux bords arrondis, sans excroissance triangulaire traditionnellement utilisée en bande dessinée pour flécher le personnage s’exprimant. La désignation explicite d’un personnage étant absente pour chaque bulle, on peut ainsi attribuer chaque « pensée » au personnage de son choix, et trouver ainsi la combinaison parfaite pour se reconnaître, quels que soient notre motivation de lecteur, notre sexe ou notre âge.
Parcours historique de la ville de Sées 4 : explication de la maquette
Publié par Zacharie PACEY dans Divers le 25 septembre 2011
En haut de la composition, le numéro du panneau (de l’étape) apparaît devant une forme circulaire avec ergot triangulaire [1]. Cette forme reprend celle des clous en bronze qui, au sol, indiquent au visiteur la direction à suivre pour rester sur le parcours et se diriger vers le panneau suivant.
Ces clous en bronze évoquent explicitement la disposition des tilleuls de l’Abbaye Saint-Martin, en forme de rosace, très repérable dans les photos aériennes de Sées. Cette rosace de tilleuls, unique au monde, apparaît également en filigrane [2], décorant le haut du panneau d’une façon discrète et apportant une touche graphique élégante.
Les lignes directrices de la composition, mises en valeur ci-dessous en orange, montrent l’agencement original par lequel j’ai solutionné la double contrainte exposée dans un article précédent. Les lignes droites (horizontales et verticales) structurent l’espace en lui conférant stabilité et rigueur, certaines horizontales semblant se prolonger en ouvrant l’espace vers l’extérieur (voir ci-dessous illustration de gauche).
La forme du médaillon est, elle, de son côté, renforcée par un pourtour original (marqué à la fois par un effet d’ombre et de reflet simulant un relief, et par une couleur distincte apparaissant uniquement sur la moitié de la surface), ainsi que par une forme courbe d’habillage de certains bords des blocs de texte (ci-dessous à droite).
Les lignes verticales permettent d’éviter à la composition un flottement ou une désorganisation qui aurait pu dériver de la forme générale de médaillon. Mais l’importance que leur confère la gouttière centrale pouvait à l’inverse amener une impression de rigidité. Pour éviter cet écueil sans nuire à la solidité de la construction, les verticales sont coupées par le chevauchement des images en couleur, qui leur imposent des détours.