Articles tagués Sonia Brault
Place de la Paix
Publié par Zacharie PACEY dans Brochures le 12 juillet 2016
Création à quatre mains, l’ouvrage propose au lecteur de porter son attention sur un quartier en pleine mutation, en laissant son regard être transformé au contact de trois points de vue d’artistes : les poèmes de Sonia Brault, les photographies de Gilles Juhel et les dessins de Sarah Lévèque (voir l’article précédent pour des précisions sur la nature de l’ouvrage).
Concept
Le concept de mise en page que j’ai proposé vise à donner une homogénéité aux différentes contributions (poèmes, photographies et dessins), tout en laissant à chacun d’eux son univers propre. Ainsi, les œuvres de chaque artiste apparaissent chacune sur sa page dédiée. Le sentiment d’homogénéité de l’ouvrage vient de la sélection soigneuse des œuvres et du choix de leur ordonnancement, ainsi que de l’ajout d’aplats de couleur sur les dessins (initialement en noir et blanc) et de lettrines colorées, qui m’ont permis de créer un sentiment d’harmonie, malgré les disparités formelles de départ des trois ensembles.
Couleur
Les aplats colorisant tel dessin de Sarah ont été choisis dans les dominantes de la photo de Gilles que j’ai retenue pour être en regard, créant non seulement un sentiment d’homogénéité, mais aussi, pour le lecteur curieux et joueur, des suggestions d’associations signifiantes, que j’ai voulues inattendues à l’image de la « mécanique » poétique et des imprévisibilités des associations d’idées humaines, d’autant plus marquées dans un quartier où les référents culturels proviennent de pays et de continents divers.
Dans certaines double-pages, photo et dessin se côtoient. Dans d’autres cas, des textes séparent les deux illustrations associées par la couleur. C’est dans ce cas la couleur de la lettrine qui « fait le pont » entre la photo et le dessin (voir pour exemple les planches 2 et 3 ci-dessous).
Rythme
Non visible dans la sélection de planches ci-dessus, la succession des photos, dessins et textes a été étudiée pour créer un rythme riche et cyclique sur 8 pages, où toutes les combinaisons se retrouvent (double-pages avec seulement des images, avec seulement des textes, ou avec images et textes) – chaque medium pouvant requérir un temps de découverte propre.
Couverture
Le choix d’une composition en trois parties permet de rendre compte de la triple nature du contenu de l’ouvrage : photos, textes et images se trouvent ainsi présents d’une façon qui évoque déjà le type d’association qui les caractérisera à l’intérieur du livre : juxtaposition d’éléments qui a priori n’ont rien à voir, et qui pourtant se font écho, se répondent, se nourrissent de significations nouvelles au contact les uns des autres.
On pourra, si l’on veut, y voir un message : les humains, eux aussi, trouvent à s’enrichir et à se « mettre en harmonie » s’ils se côtoient suffisamment, dissolvant les représentations toutes faites dans la vraie rencontre d’histoires individuelles uniques. Cela demande d’être disposé à en prendre le temps. Riche idée je crois, car ce temps de la rencontre tient lieu, plus que tout autre peut-être, de véritable place de la paix.
Sortie de Place de la Paix
Publié par Zacharie PACEY dans Brochures le 11 juillet 2016
Parmi les publications dont j’ai assuré cette année la conception graphique et la mise en page, Place de la Paix présente le regard croisé de trois artistes – une écrivaine, un photographe et une dessinatrice – sur un quartier d’Alençon en pleine restructuration urbaine. Avant de vous présenter l’ouvrage dans un billet à suivre, voici l’article de l’Orne Hebdo, paru à la sortie du livre, qui permet de situer l’intention et le contexte.
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Mise en page du « Croqueur de livres » : coulisses de la conception épisode 2
Publié par Zacharie PACEY dans Brochures le 22 décembre 2013
Le graphisme des pages intérieures
Choix des contraintes :
- adopter une mise en forme des textes suffisamment sobre et discrète pour ne pas faire concurrence aux superbes illustrations de Chiara ;
- a contrario, avoir suffisamment d’éléments graphiques pour que les double-pages sans illustration ne soient pas ennuyeuses.
J’adopte quatre éléments de mise en forme graphique principaux :
1. Des traces de pas. Elles évoquent l’idée de la filature, de l’enquête sur les traces du Croqueur, mais aussi l’itinérance des personnages, qui sont amenés à découvrir un nouvel endroit à chaque épisode. Ces traces apparaissent en haut de la première page de chaque nouveau chapitre. Le chemin qu’elles suivent est à chaque fois différent.
2. L’utilisation parcimonieuse mais régulière de la police et de la couleur du titre de couverture, pour amener de la couleur et du dynamisme dans les pages. Je décide d’adopter cette forme pour les titres de chapitres ainsi que pour des lettrines, qui apparaîtront au début de chaque page commençant par un texte narratif (et non un dialogue). À chaque fois, je dispose des « miettes rouges » ajoutées spécialement aux alentours de certaines lettres pour décliner l’effet « mangé » adopté pour la couverture.
3. Le texte de l’histoire est mis en forme avec deux polices différentes, l’une pour la narration, l’autre pour les dialogues. En plus d’apporter du rythme à la mise en page, elles aident les jeunes lecteurs à identifier les parties dialoguées.
4. Le coin en bas des pages de droite semble mangé, là où apparaît le numéro de page. Petit détail peaufinant l’effet dans le sens d’un certain réalisme « ludique » : plus on avance dans l’ouvrage, moins grand est le nombre des pages « croquées » restant à tourner.
Mise en page du « Croqueur de livres » : coulisses de la conception épisode 1
Publié par Zacharie PACEY dans Brochures le 22 décembre 2013
Création du titre
L’emplacement et la couleur du titre étant prévus par Chiara dès la conception de son illustration pour la couverture, mes recherches pouvaient se concentrer sur le choix de la police et la mise en forme.
Les illustrations de Chiara étant dominées par des lignes courbes et des rondeurs (peu de lignes droites, d’angles « durs »), une police au dessin rectangulaire pouvait créer un contraste intéressant, et donner à l’ensemble une dynamique. Par ailleurs, l’histoire (une enquête / jeu de pistes à la poursuite d’un personnage inquiétant) appelait un titrage lui-même énigmatique et un peu inquiétant.
Mon choix s’est arrêté sur cette police, qui présente cette autre particularité de sembler partiellement « mangée ».
La couleur suggérée par Chiara, un rouge-orangé, s’intègre très bien dans la palette de couleurs de l’illustration. En plus, la proximité avec le rouge est susceptible de renforcer la dynamique de la couverture, tout en évoquant le côté un peu inquiétant et dangereux du Croqueur. J’adopte donc cette couleur, mais dois résoudre le problème de la lisibilité, le titre devant se trouver « à cheval » sur l’ombre, et devant donc se détacher autant sur une zone du fond très claire que sur une zone très foncée.
Pour résoudre cette difficulté, j’adopte un effet de relief, qui ajoute sur certaines faces un effet de lumière, éclaircissant la couleur et renforçant ainsi la lisibilité sur fond sombre, et ajoutant sur d’autres faces un effet d’ombrage, obscurcissant la couleur et renforçant ainsi le contraste avec le fond là où celui-ci est clair. Je règle l’effet de relief de sorte qu’il soit anguleux et simulant une sorte de transparence, évoquant par exemple un emballage plastique autour de carrés de chocolat.
Pour parachever ce titre, j’ajoute des formes triangulaires renforçant l’idée de miettes de lettres « croquées », et des formes de dents qui exploitent le dessin particulier du C en forme de bouche menaçante.
Le « Croqueur de livres »
Publié par Zacharie PACEY dans Brochures le 19 décembre 2013
Avant-hier je vous parlais du livre pour enfants « Le Croqueur de livres », avec en avant-première la couverture. Voici quelques planches extraites de ce petit ouvrage de 44 pages au format 14,5 sur 19 cm.
Rencontre avec les auteures du « Croqueur de livres »
Publié par Zacharie PACEY dans Brochures le 17 décembre 2013
La Bibliothèque de Perseigne (Place de la Paix, 61000 Alençon, 02 33 26 69 82) organise demain à 16h00 une rencontre avec les deux auteures du livre pour enfants Le Croqueur de livres, un projet d' »histoire participative » spécialement créé à l’occasion des 40 ans de cette bibliothèque.
C’est ouvert à tous, ne vous privez pas ! Le livre sera consultable, et je crois même que les pages ont été reproduites en grand format pour être exposées.
Les illustrations de Chiara Arsego sont magnifiques et valent à elles seules le détour, mais on pourrait en dire autant de tous les aspects du projet : l’histoire elle-même, avec ses personnages improbables propices à l’éveil de l’imaginaire, sa forme d’enquête / jeu de pistes emmenant le lecteur dans plusieurs lieux de la ville, un dénouement inattendu qui renforcera certainement l’envie de lire des jeunes lecteurs. Mais on pourrait aussi parler du processus d’écriture, intégrant deux formes d’interactivité, dont la possibilité de voter sur le blog pour décider de la suite de chaque épisode.
La mise en page du livre m’a été confiée, j’en reparlerai certainement ici un peu plus en détails prochainement. En attendant, voici la couverture.

Couverture du Croqueur de livres – Sonia Brault, Chiara Arsego
Abécédaire
Publié par Zacharie PACEY dans Brochures le 5 juillet 2012
Commande des archives municipales, cet abécédaire retrace l’histoire des pompiers d’Alençon depuis la Révolution jusqu’à la Libération.
Contraintes imposées : nombre de pages total (40) et format (A5, soit 14,8 x 21 cm).
Couverture
4e de couverture
La demande initiale du commanditaire était, pour la couverture, de présenter un grand nombre d’images, montrant la variété et l’intérêt des documents visuels disponibles sur le sujet. La disparité des sujets des images fournies, leur nature – ainsi que leur qualité technique – exigeait que la solution graphique retourne ces défauts en atouts ; elle devait aussi garantir d’atteindre une harmonie globale, nécessaire pour déclencher l’envie d’ouvrir l’ouvrage.
Le projet
Le projet que j’ai proposé pour rassembler ces différents objectifs s’inspire des cabinets de curiosités. Ici, plutôt que des casiers ou des étagères, les espaces présentant les « curiosités » sont des alvéoles légèrement creusées dans le bois, où sont insérées les images. Ce concept permet à la fois de « justifier » la disparité des documents présentés, tout en les intégrant dans un décor qui homogénéise la composition et donne à l’ensemble une chaleur exempte de plusieurs des photos retenues.
Pages intérieures
Le texte a été écrit par Sonia Brault à partir du matériel fourni par les archives, après l’avoir préalablement réorganisé par mots-clés. Le défi pour la mise en forme était de présenter sur un nombre de pages limité un assez grand nombre de documents visuels sans réduire drastiquement l’espace disponible pour le texte. La solution d’une structuration des pages en deux colonnes de texte a permis de réduire la perte trop importante d’espace pour chaque retour à la ligne, la largeur des pages ne permettant pas d’adopter trois colonnes. L’insertion des images, toujours difficile sur deux colonnes, a nécessité de nombreux ajustements au cas par cas, d’une précision souvent plus proche du point que du millimètre, afin de limiter les problèmes de justification créés par l’habillage des images par les textes. L’objectif a été d’obtenir la plus grande variété dans la composition des double-pages, pour éviter toute forme de systématisme, risque important à l’intérieur du cadre étroit de ce type de gabarit.